thumb LYCEE COCQ 3d7c0Du haut de ses 3 mêtres 50, Youyi s’est installé dans le hall du lycée jusqu’à la fin de l’année du « Coq de Feu », le 15 février prochain, où débutera l’année du « Chien de Terre ».

Créé  par une trentaine d’enfants du collège Jean Rostand à Orléans - partenaire du Cours Saint Charles pour le nouvel an chinois - le coq a été initié par Caroline Delbaere, créatrice de Géants. Il est constitué d’une structure faites de 3 paniers  en osier, recouverte de carton-pâte, et de fanions  multicolores.

 Au fil de sa fabrication entre octobre 2016 et janvier 2017, Youyi-le-Coq est devenu un totem dans la ville : le Coq jaillissant pour le nouvel an chinois de l’année 2017

En chinois, Youyi signifie « Amitié » : sa légende s’impose.

Youyi le Coq et le fil de soi(e)

Le jeune coq Youyi habitait sur la rive nord de la Loire dans le quartier de l’Argonne à Orléans. Il connaissait le crépuscule comme personne d’autre. Il recevait aussi les confidences de la lune et du soleil. Chacun de ses deux amis, celui du lever, celui du coucher lui parlait d’une lueur qu’il apercevait du ciel. « Une lumière qui rougit à mon lever et bleuit à mon coucher »disait la lune ; « Une lumière qui bleuit à mon lever et qui rougit à mon coucher » disait le soleil.

Un soir, dès que le Soleil fût couché, la lune interpella Youyi « Oh mon ami, aide moi ! Cherche cette lueur qui rougit et bleuit au crépuscule, et si tu la trouves, rapporte là moi avant l’aube ! »

Le coq arpenta les rues de son quartier, il aperçut en effet une lumière dans un arbre de la rue du fil de soie. C’était un vieux mûrier. Il se souvint que son Grand-père lui parlait de l’arbre d’or qui avais jadis enrichit le quartier.

Youyi attrapa avec son bec la précieuse lueur, ce bout de lumière était sans fin : la lueur se déroulait tel un fil de soie.

Le coq sauta de l’arbre et s’en alla au plus vite en battant des ailes de toutes ses forces pour rejoindre la Lune qui l’attendait en bord de Loire, sur la rive Nord.

Puis Youyi déposa délicatement le fil sur la surface de l’eau.

« Merci mon ami. A demain »

La Lune aspira alors le fil de lumière et disparut dans le fleuve.
Le lendemain, la Lune l’attendait avec son sourire éclatant : « Regarde, j’ai tissé le fil en une belle soierie pour l’offrir à ton ami le Soleil. Cours le rejoindre avant qu’il ne se couche ! Dis lui que c’est un présent pour honorer sa lumière et fêter avec lui l’an nouveau qui pointe à l’horizon. »

Youyi saisit l’étoffe étincelante, traversa toute la ville, et le pont royal pour atteindre la rive Sud de la Loire. Et près du soleil, il déposa le tissu scintillant sur la surface de l’eau, le Soleil reçut le jeun coq avec un sourire éclatant :

« Cher ami, tu as parcouru les deux rives du fleuve d’Est en Ouest, ta vigueur, ta générosité, ta confiance assurent notre continuité, je te nomme gardien de l’An Nouveau »

Le jour du nouvel an, la Lune et le Soleil des donnèrent rendez-vous sur le Pont Royal, au milieu du fleuve et offrirent à Youyi un plumage d’éclipse. Il est dit que les plumes d’éclipse moirées de bleu nuit sont un porte-bonheur. Il est dit que la lumière jaillit avec le ramage de Youyi.

Les troubadours et les poètes racontent que la Loire se déploie comme une étoffe de soierie aux teintes lumineuses, reflet des deux lumières , celle du jour et de la nuit, reflet des richesses et des couleurs de la Terre, entre extrême Orient et Occident.

Depuis ce jour, Youyi arpente chaque nouvel an, d’Est en Ouest, les rues d’Orléans pour fêter avec le habitants la nouvelle année en souvenir de sa première traversée de la ville.

Youyi est devenu au fil du temps, le symbole d’un passage d’une rive à l’autre, de la rencontre, de l’amitié, de l’ouverture à l’autre et au monde. Il est la reconnaissance de Soi, la reconnaissance de l’autre, la reconnaissance de soi à travers l’autre.

Sa légende est nourrie de culture chinoise et ligérienne, elle stimule les valeurs portées dans le cœur de l’homme.

crédit texte: collège J Rostand

Photo: CSC