thumb LYCEE AGENDA les caracteres de L b20c5L’essence même de la série littéraire est la culture sous toutes ses formes. Partant de ce constat, l’équipe pédagogique de la filière L coordonne pour les lycéens « l’ agenda cultur’L » : un ensemble de spectacles, en lien avec les programmes de la série et repris en cours, ouvrant à des formes variées d’expression culturelles.

Trois spectacles ont nourri cette première période.

« Les Cavaliers » de Joseph Kessel

Joseph Kessel est tombé amoureux de l’Afghanistan à la suite de ses voyages dans ce pays. Il en a tiré son chef d’œuvre romanesque, Les Cavaliers, tenant autant du roman initiatique que d’aventures. A travers une folle traversée du pays perse, le jeune cavalier Ouroz accompagné de son cheval Jehol va tenter de remporter le Bouzkachi, un jeu traditionnel.

   L’épopée afghane est intemporelle. Quarante-cinq ans après son écriture, elle est pour la première fois adaptée au théâtre. C’est avec seulement quatre acteurs  qu’Eric Bouvron a développé l’atmosphère des légendes et contes orientaux qui est la base du roman. Tout cela grâce à un chanteur interprète de talent, Khalid K.  Capable de reproduire toutes sortes de bruits au seul son de sa voix, l’artiste nous fait ressentir le souffle des steppes afghanes et l’intense montée d’adrénaline du cavalier sur son cheval.

   La pièce, dans un décor très épuré, avec pour seuls accessoires des tabourets pour symboliser les chevaux rappelle l’importance de l’honneur et de la dignité dans un pays très attaché à ses traditions.  Le spectateur est emporté, envoûté par un spectacle doté d’une véritable force épique, mais aussi par la complexité des personnages. Bien plus qu’un simple cavalier, le caractère d’Ouroz nous renseigne sur le rapport père-fils, mais aussi le rapport à l’argent. Doit-il désobéir ou non à son père ? N’a-t-il plus aucun honneur s’il perd le Bouzkachi ? Tel est le cruel dilemme posé tout au long de la pièce, auquel un vieux sage afghan apporte une réponse.

Il est un bon proverbe, dit Guardi Guedj: "Si la chance est avec toi, pourquoi courir? Et si la chance n'est pas avec toi, pourquoi courir?"       

Une semaine de sens et de non-sens

Mardi 11 octobre 2016 : Quand Benjamin Lazar a commencé à « lire » en ancien français les Caractères de La Bruyère dans son grand livre, nous ne comprenions rien. Alors nous avons regardé ce décor sombre et sobre éclairé par des chandeliers, nous avons écouté la musique de Marin Marais qui semblait dialoguer avec le texte. Nous nous sommes imprégnés de l'atmosphère du baroque. Et puis nous avons ri, nous comprenions le texte et nous l'avons apprécié.

A la fin du spectacle, l'acteur a modestement expliqué que rien ne garantissait l'authenticité de l'ancien français, qu'il a appris dès le collège auprès de son professeur, Eugène Greene. Même s'il ne s'agit qu'une interprétation, Benjamin Lazar est reconnu comme le spécialiste de la déclamation et de la gestuelle baroque. En effet, ils ne sont «qu' une poignée » pour reprendre son expression à interpréter les textes en ancien français. Pourtant, la rime n'en est que plus belle car « hélas » ne rime plus avec « las » par exemple.

L'acteur a  également rappelé les bases du théâtre : le lieu d'une rencontre entre les arts. En effet, la viole de gambe et le théorbe nous ont parlé.

L'acteur ne se contente pas de réciter : il joue. Sa gestuelle précède le texte. Il lève la main pour montrer le ciel et le public se le représente avant que le mot soit prononcé. La manière dont le geste est effectué spécifie la compréhension de sa nature. La vue domine  les autres sens.

Une réflexion que nous ne manquerons  pas d'approfondir.

Jeudi 13 octobre 2016 : Il n'y avait rien à comprendre. Il  fallait juste se laisser transporter dans le monde merveilleux du spectacle Klaxon de la compagnie Akoreacro. Tout l'univers du cirque était au rendez-vous : acrobaties, trapèze, équilibres, roue de Cyr, jonglerie, musiciens, clowns.  La tradition du cirque revisitée, modernisée.

La compagnie Akoreacro est composée de 5 musiciens et 6 acrobates, qui mettent en scène une série de tableaux  féeriques. Un piano mobile au centre de la représentation est tiré, poussé, disparaît et réapparaît et semble parfois prendre vie.  Un balai vibre au son de la guitare électrique.

Un cirque moderne mêlant burlesque et poésie : du mouvement, du rythme, du rire mais également des moments de suspension, de silence, de pure poésie.

Evènements à venir :     

-          mardi 29 novembre, atelier d’écriture critique avec la journaliste Amélie Dubois sur le film « La nuit du chasseur » de Charles Laughton que les élèves auront vu le 25 novembre

-          « Campo Santo, impure histoire de fantôme », de Pierre Nouvel et Jérôme Combier. Ce spectacle fait l’objet d’un parcours particulier : le 8 décembre, une visite du Frac et une rencontre avec le compositeur Jérôme Combier et le scénographe  Pierre Nouvel. Puis le 15 décembre, jour du concert, dès 16H30, un atelier «  coulisses du spectacle », rencontres avec les interprètes et les techniciens.   

Aude Pichon, professeur de philosophie

Amandine Lanchais Terminale L